Du moins c’est ce qu’il croyait.
Tout ceci n’était en fait qu’un mirage...
Le bois
Projet lauréat de la commande photographique nationale CNAP (Centre National des Arts Plastiques) & Les Ateliers Medicis pour « Les Regards du Grand Paris », 2017.
Gabriel
Desplanque a choisi le bois de Boulogne comme terrain d’exploration.
Lieu de promenade, de travail ou de représentation, zone
clandestine, objet de fantasme qui cache une réalité insaisissable, Le Bois est un Grand Paris miniature où les
visiteurs, dans leur diversité, se côtoient ou s’évitent
habilement.
Le
résultat du projet prend la forme d’une installation visuelle et
sonore composée de deux projecteurs diapositives synchronisés sur
un montage sonore en quadriphonie, proposant une immersion dans le
bois de Boulogne et recréant l’atmosphère captée par l’artiste.
Lien : https://www.ateliersmedicis.fr/le-reseau/acteur/gabriel-desplanque-7532
Texte tiré du catalogue « Regards sur Paris » des Ateliers Médicis.
"Porte
Dauphine, y laisser le vélo.
Passer devant la guinguette.
Deux types
au comptoir, toujours les mêmes.
Un expresso.
Plus loin, les
Portugais jouent à la pétanque. Ils sont plus nombreux le week-end.
Activer le GPS.
Les arbres ont perdu leurs feuilles, le Bois
est triste ces temps-ci.
Deux mecs se cherchent. Les capotes jonchent
le sol. Une belle composition.
Le bruit des voitures, toujours
présent, un bourdon au loin.
Une femme maudit son chien, il tire
trop sur la laisse.
Ré-activer le GPS.
La guinguette du
Chalais, Lilianne engueule les clients, ça rit
très fort.
Une femme regarde fixement le lac ; pourtant rien n'en sort.
Des cantonniers en uniforme d'astronaute
rétro-futuriste abattent les arbres malades.
Des corbeaux partout. Ça excite les chiens.
Une camionnette, deux filles à l’intérieur, peu de
clients aujourd’hui, il fait trop froid.
À l’hippodrome, une
femme porte un chapeau de mariage. Les papiers des paris perdants sont jetés
directement sur le sol et tréssaillent quand les chevaux passent au
galop. Une voix de femme annonce le quinté gagnant.
Ré-activer le GPS.
Jardin de Bagatelle, les
statues en arc de cercle obeservent passer des vieux endimanchés.
Les paons font la
roue.
Derrière, une grande prairie, des gens pilotent des drones qui
dansent avec les pigeons.
La Défense surgit de derrière les arbres.
Plus de batterie. Plus de GPS.
Chercher son chemin.
Reprendre son vélo.
Recommencer le lendemain."

